Le côté obscur des NFT
En début d’année, nous avions parlé de la nouvelle tendance autour des NFT. Pour rappel, un NFT (non-fungible token en anglais) est un actif numérique non-fongible, c’est-à-dire que chaque unité de données (ou jeton) est unique. Grâce à cette nouvelle crypto-monnaie, « un objet numérique unique peut avoir une valeur monétaire significative, au même titre qu’une œuvre d’art, de par son unicité ».
Alors que les NFT sont devenus une énorme tendance sur Internet, – avec des célébrités achetant un avatar de singe “unique” ou le premier tweet vendu pour près de 3 millions de dollars, etc. – ils ont progressivement révélé un côté plus sombre, prouvant que ce monde numérique n’est pas aussi sûr et révolutionnaire qu’on le pensait.
Rentable ?
Présentés comme une nouvelle crypto-monnaie, il apparaît que les NFT ne sont pas aussi rentables et uniques, puisqu’ils ne génèrent aucun revenu. De plus, si on se penche sur la question, pourquoi acheter une œuvre d’art non-fongible si c’est pour ensuite la retrouver gratuitement sur Internet ? En effet, rien n’empêche d’autres utilisateurs d’en faire des copies pour ensuite les diffuser sur les réseaux sociaux. Au bout du compte, bien que vous soyez le propriétaire d’un actif, vous n’avez aucun contrôle dessus.
Deux autres arguments avancés sont le manque d’informations pour parfaitement en comprendre le fonctionnement, ainsi que le nombre peu élevé d’acheteurs. Ces chiffres étaient si faibles que certaines entreprises ont contacté des créateurs en masse dans l’espoir qu’ils se lancent dans les NFT.
Arnaque et vol
Sur Twitter, une grande majorité de la communauté artistique a exprimé ses inquiétudes après avoir vu leurs œuvres d’art volées puis revendues comme NFT sur des plateformes en ligne. Dans la mesure où ils n’ont pas du tout donné leur consentement, des artistes du monde entier ont fait de leur mieux pour signaler les vols de créations artistiques et informer leurs followers sur la manière dont les NFT portent gravement atteinte à leur profession de créateurs, d’illustrateurs, etc.
En ce qui concerne le vol, il frappe également les acheteurs/propriétaires : certains d’entre eux ont vu leurs biens disparaître après avoir été piratés facilement et aucune autorité ou mesure n’est prévue pour récupérer le tout puisque les biens ne sont pas tangibles. Sans mesures de protection, investir dans des NFT implique le risque de tout perdre.
En théorie, lorsque vous achetez une œuvre d’art par l’intermédiaire d’un NFT, vous êtes censé détenir à la fois le jeton et l’œuvre d’art originale. Néanmoins, vous pourriez très bien être victime d’une fraude. D’après Thomas J. Brock: « Un sérieux problème se pose si quelqu’un crée une image électronique de l’œuvre originale, y attache un jeton et la met en vente sur une plateforme virtuelle. Dans ce cas-ci, il n’y aucun lien relié à l’œuvre d’origine. Le jeton est rattaché à une reproduction frauduleuse ».
Environnement
Afin d’obtenir des crypto-monnaies, il faut passer par un processus de mining qui requiert énormément d’énergie et émet une grande quantité d’émissions de CO2. En d’autres termes, tout ce qui concerne les blockchains (NFT, bitcoin,) a de graves conséquences sur l’environnement.
Lancement prématuré ?
Après ce constat sur le côté obscur des NFT, il est clair que le lancement de ces derniers était prématuré : comment attirer des investisseurs potentiels si le système n’est pas 100 % sécurisé et (trop) peu compris ? De plus, avec du recul, tout l’engouement autour des NFT semble s’être évaporé en un claquement de doigts. À côté de tout ça, lorsqu’on sait que la très grande majorité des acheteurs sont des célébrités, on pourrait se demander si ces crypto-monnaies ciblent uniquement les personnes aisées et non celles de la classe moyenne.
Pour terminer, les autorités compétentes devraient proposer un encadrement afin d’assurer notre sécurité à tous en ligne, ou alors, créer un logiciel capable de scanner les œuvres mises en vente afin d’attester leur authenticité.