Back

La “grande démission”: le nouveau phénomène qui secoue le monde du travail

Il va sans dire que la Covid-19 a complètement bouleversé nos vies.

Nous avons rapidement dû nous familiariser avec le confinement et la mise en quarantaine, coincés indéfiniment chez nous. De plus, d’autres incertitudes sont apparues, telles que l’avenir du monde du travail, mais aussi la perte d’emploi qui s’est généralisée à l’échelle mondiale.

À côté de ça, il faut tout de même noter un phénomène appelé la « grande démission » (Great Resignation en anglais). D’après Anthony Klotz, professeur à l’Université A&M au Texas, il s’agit d’une vague de démissions qui a débuté à la suite de pandémie de Covid-19.

Une étude récente, menée sur plus de 9 millions d’employés répartis dans 4 000 entreprises mondiales, rapporte que le taux de démissions est à la hausse dans les secteurs de la technologie et de la santé. Aux États-Unis, des entreprises ont comptabilisé un nombre record de postes vacants et il semblerait que ce phénomène s’entend peu à peu sur le globe !

Quelle ironie lorsque rien que l’idée de perdre son emploi était terrorisante, n’est-ce pas ?

Travailler ou ne pas travailler ?

La pandémie nous a privé de vie sociale en nous enfermant à la maison, mais dans le secteur de la santé, la vie professionnelle a pris un tournant désastreux.

Afin de contenir la hausse des cas Covid, les professionnels de la santé se sont vus dans l’obligation de faire des heures supplémentaires dans des conditions insoutenables, au point de repousser toujours plus loin leurs limites physiques et mentales. Cette accumulation a atteint un tel sommet que les cas de burnouts ont explosé.

Il n’est donc pas surprenant d’observer autant de démissions dans ce secteur. Après tout, comment pourrait-on travailler dans des conditions pareilles ?

Le débat enflammé autour du télétravail

Malgré les mesures sanitaires, le secteur de la technologie s’en sort plutôt bien. Bien que le télétravail ait permis de garder la tête au-dessus de l’eau, il joue à présent un rôle décisif dans l’augmentation des démissions professionnelles.

En pratique, le télétravail est très attrayant car il offre plus de temps avec nos proches et plus de disponibilités. De plus, comme il n’y a plus besoin de se rendre sur place, rien de plus facile pour économiser en frais de déplacement (bus, train, carburant, …).

Par ailleurs, les entreprises ont vu leur situation financière s’améliorer considérablement grâce aux économies réalisées puisqu’elles n’ont pas eu à payer pour les infrastructures et les équipements de bureau.

En revanche, un certain nombre d’employés se sont plaints du stress provoqué par ce style de vie qui se résume à vivre ET à travailler depuis chez eux. Ils ont demandé la réouverture des bureaux, mais cette décision difficile appartient aux entreprises.

D’après Stewart Butterfield, le PDG de la plateforme Slack : « Si nous exigeons (ou espérons) que tout le monde revienne aux bureaux, mais qu’un de nos concurrents autorise le télétravail, qui refuserait la seconde option ? ».

Le monde d’après

En dépit de ses ravages, la pandémie de Covid-19 a laissé entrevoir le monde d’après. Elle a montré que l’avenir reposerait en grande partie sur une interaction plus directe entre les clients et les producteurs, au lieu de passer par des intermédiaires.

Les professionnels ont rapidement mis le doigt sur cette nouvelle façon de faire. En effet, ils se tournent progressivement vers des emplois avec du potentiel sur le long terme pour assurer leur avenir, libérant ainsi beaucoup de postes existants. Il en va de même pour les actuels et futurs chercheurs d’emploi. De ce fait, il reste à savoir comment les entreprises gèreront cette situation.

En résumé, cette « grande démission » nous offre un aperçu du monde professionnel et nous conseille de choisir judicieusement notre future carrière. Que nous réserve l’avenir ? Il ne nous reste plus qu’à attendre.